A propos de moi

Saint Véran

En quelques mots…

Il existe des lieux qui font rêver, et pour moi celui-là agit efficacement depuis longtemps : St Véran dans les Hautes Alpes . . . Rien que l’évocation de ce nom et des Alpes m’emmène en voyage intérieur. Connu de tous ou presque depuis l’école, ce village cumule à lui-seul bien des records : Village montagne par excellence car commune la plus haute d’Europe (plus de 2000m d’altitude), il n’en est pas moins le plus ensoleillé aussi avec plus de 300 jours de Soleil par an. Idéalement placé sur son versant Sud bien exposé, il se gorge de lumière toute l’année.

Ce n’est donc pas un hasard si d’innombrables cadraniers y ont signé leurs œuvres depuis des siècles sur les façades bien exposées de ce joli village perché. Perché même au-dessus des mélèzes, arbres montagnards faisant partie des plus résistants au froid et à l’altitude.

Il faut donc monter visiter St Véran pour y voir ses nombreux chalets en rondins, patinés de Soleil depuis des siècles (le plus vieux a plus de 500 ans), et y découvrir au hasard d’une rue, d’un balcon, de formidables cadrans solaires, tous plus originaux les uns que les autres.

C’est peutêtre un voyage à St Véran pendant mon enfance qui m’a inspiré cette passion pour les cadrans solaires, et c’est toujours avec plaisir que j’en découvre de nouveaux, au gré de mes balades. Je m’amuse souvent à les chercher sur les façades exposées des mairies ou des églises…

Récents (comme les magnifiques cadrans de Rémy Potey) ou anciens, ils attirent toujours ma curiosité et j’imagine le cadranier, d’hier ou d’aujourd’hui, à l’origine de son œuvre, en train de calculer, tracer et décorer. Ces objets magnifiques mêlent depuis des millénaires l’utile et l’agréable : du fait de sa simplicité, c’est l’un des tout premiers objets utilisés par l’homme pour mesurer l’écoulement du temps.

Les plus anciens indicateurs solaires connus ont été trouvés en Égypte Ancienne et en Grèce Antique, datant du IVe siècle av. J.-C.

Discrets, joliment décorés et accompagnés d’une devise, ils rythment précisément (si le beau temps le permet) la journée et l’année par le lent déplacement de l’ombre du style polaire sur la table graduée. Le passant, curieux, est à la fois tenu informé de l’heure solaire pour ses tâches quotidiennes mais également des événements annuels par ce calendrier. J’aborde plus précisément sur une autre page de ce site, le fonctionnement des cadrans et la lecture de l’heure solaire.

J’ai suivi ma scolarité dans le Jura, puis ma formation professionnelle dans les Vosges où j’exerce mon métier de garde forestier depuis l’an 2000. J’ai entre-temps beaucoup voyagé en Alpes, Pyrénées et Corse, avec très souvent comme points communs la Nature et le Patrimoine.

En plus de mon métier Nature, passionné d’astronomie et de mécanique céleste, j’ai développé cette activité d’artisan pour créer des cadrans solaires originaux, en me formant au fur et à mesure de mes lectures, rencontres et recherches.

Mon travail

Le vrai cadran solaire ne peut être réalisé que par un gnomoniste (qui calcule) et un cadranier (qui fabrique) ou par un «cadranier-gnomoniste» (alliant les compétences intellectuelles et manuelles).

La première étape est de décider du mur qui servira de support au cadran et de tenir compte de l’environnement du lieu. Il faut relever sur le mur choisi les données nécessaires à la réalisation du cadran. L’étape suivante est celle des calculs trigonométriques qui s’appuient sur des données telles que la situation géographique du lieu, le déplacement apparent du soleil, la nature géométrique du plan qui recevra les projections d’ombre… C’est au moyen d’un instrument métrique complexe que j’étudie mathématiquement et géométriquement l’orientation et l’inclinaison du mur.

Ensuite, en concertation avec le client, je procède au niveau de finition choisi, aux informations souhaitées, au choix du matériau et des ornements qui relèvent de l’esthétique finale de l’objet, de la devise qui sera gravée sur le cadran, celui-ci délivrant traditionnellement un message heureux tel que « Sol lucet omnibus » (le Soleil luit pour tous) ou « Carpe Diem » (Cueille le jour présent).

Ensuite, selon la technique de gravure ou peinture choisie, je trace les graduations d’après une épure puis les grave ainsi que toute l’ornementation qui personnalise chaque oeuvre. Je fabrique et pose finalement le style simple ou complexe selon l’option choisie (en laiton, acier…) dont la position a été savamment calculée.

S’il est gravé sur pierre, reste enfin à poser le cadran solaire exactement d’aplomb, pour que l’heure solaire soit la plus précise possible.

Olivier LAMY-PITHOS, Solark